Sophie et Pierre autour du monde

Ce n est pas sans une certaine emotion que nous ecrivons ce dermier message et cloturons ce blog. La premiere chose a dire est certainement merci. Merci avant tout a nos familles, qui ont su assurer nos arrieres en France, s occuper de nos petits tracas, qui nous ont soutenu depuis le debut dans notre projet. Merci bien sur a nos amis et a tous ceux qui se sont interesses via notre blog a notre voyage, merci a tous ceux qui par leurs messages sont restes a nos cotes. Bon ca fait un peu ceremonie de remise de la Palme d Or, mais y a pas autre chose a dire. C etait vraiment important pour nous de garder un lien avec notre vie en France, ce blog a parfaitement repondu a nos attentes et ca nous a fait tres plaisir que vous soyez si nombreux a jouer le jeu. Pres de 4000 visites et 30 000 pages vues en 5 mois, c est plutot une reussite!

Nous avons tant de choses a dire,  c est un peu difficile de faire le point. Plutot qu un message commun nous avons choisi cette fois ci d ecrire chacun notre tour nos impressions.

Avant de nous lancer, petit message d'information a destination de ceux qui voudraient venir nous chercher a la gare (le plan surprise des mamans a un peu foire mais l'initiative nous a touches). Nous serons la a 18h15 Gare Saint-Charles ce vendredi 6 juillet. On ne vous promet pas la grande forme ni meme d'etre tres frais!! Mais on sera la et c'est deja pas mal! Sophie a un appel tout particulier pour des hommes forts et gentils. Ce n'est pas une annonce matrimoniale. C'est juste que son sac pese la moitie de son poids et qu'elle ne peut meme pas le soulever...

Pierre

Ce voyage, depuis le debut est avant tout une aventure a deux. Mes premiers mots seront donc pour Sophie, qui a ete parfaite comme toujours (bon elle a quand meme parfois un sale caractere), qui a su faire face quand il le fallait, qui s est donnee a fond dans cette entreprise, qui a su etre a mes cotes avec amour. Merci Sophie.
Quand je repasse dans ma tete le film de nos 5 mois de voyage, j ai un peu le tourni. J ai du mal a realiser que nous ayons fait tout ce trajet. C est alle si vite. En meme temps le debut de notre periple, le Bresil, l Argentine et le Chili me semblent si loin!

Si j avais un mot pour definir notre voyage, ce serait la diversite. L exeptionnelle diversite des paysages, des climats, des hommes, des cultures. Toutes ces differences, toute ces richesses auxquelles nous avons ete confrontes et qui font vraiment changer d air. J avais tres envie de voir tout ca, j en avais besoin.
Le choc a ete plus rude pour la partie asiatique que pour la partie sud-americaine. Pendant les deux premiers mois cela a ete facile. J avais des reperes. Nous nous fondions facilement dans les populations locales, la langue ne representait pas vraiment une barriere. Pareil en ce qui concerne l Oceanie. J etais deja alle en Chine, mais en tant qu animateur, avec des gamins a charge et un voyage tout planifie. La, rien a voir, j ai eu l impression de me rendre dans un autre pays qui m a fascine autant qu il m a fait peur. Il concentre de nombreux dangers: politiques, environnementaux, economiques qui font froid dans le dos quand on y regarde de plus pres. Mao qui est responsable des pires atrocites qu ait connu la Chine, est adule comme Dieu le pere. La repression, la censure et le totalitarisme sont toujours tres presents, mais tout le monde s en tape pour des raisons economiques. Les terres, les cours d eau, sont tous ultra pollues, l air est dans les grandes villes irrespirable. Ici, l ecologie et la maitrise des ressources naturelles on connait pas. Le principal c est la croissance economique! Il faut esperer que le reste de l Asie ne suive pas ce chemin.
Bon je ne vais pas donner mes impressions sur toutes nos destinations, ce serait trop long. Je n ai pas non plus envie de faire un top 5 de mes villes ou pays preferes. J ai juste beaucoup aime Rio de Janeiro et Sydney, ainsi que le Vietnam de maniere general. L Inde aussi, fut vraiment une decouverte formidable. Mais bon j ai vraiment apprecie notre voyage dans sa globalite. Je crois que, meme si cela est par moment tres fatiguant, le choix de ce rythme tres eleve, a bouger tous les trois jours pour en voir un maximum etait le bon. J ai juste peur de ne pas me souvenir de tout!

Je ne sais pas trop ce que cette experience m apportera pour l avenir. Peut etre juste comprendre un tout petit peu mieux le monde dans lequel nous vivons. Je pense que c est bien de savoir qu il y a autre chose, ailleurs, c est encore mieux de s y rendre, d aller vers la confrontation. En tout cas cela n aura pas rassasie ma soif de voyage, au contraire. Mais il me faudra du temps, je pense, pour recouvrer mes esprits, mettre de l ordre dans ma tete. Un voyage par definition c est aller mais aussi revenir. A notre retour, j ai vraiment envie de prendre le temps que nous n avons pas eu pendant 5 mois, tranquillement a la maison.

J ai encore tellement de chose a dire, mais c est un peu flou. J espere juste qu on vous aura donne envie de voyager et que vous le ferez si vous en avez l occasion.

Sophie

Difficile de cloturer 5 mois de voyage en quelques lignes sans tomber dans des banalites, d'autant plus que nous serons bientot la pour partager de vive voix experiences et souvenirs, voire photos pour les courageux! De plus, j'ai un peu peur de tomber dans l'ecueil classique propre aux voyageurs au long cours qui consiste a etre parfois un peu donneur de lecons. Fort d'une riche experience, on risque en voulant faire partager ce qu'on a decouvert, de prendre un peu les autres de haut. Si jamais mon discours sonne ainsi, je m'en excuse et sachez que ce n'est pas le ton que je veux lui donner. Je souhaite simplement, et ca a ete le but de ce blog depuis le depart, partager mes impressions, mes ressentis et ce que j'ai appris. L'exercice est difficile donc, je m'y risque quand meme. De toutes facons, notre avion part dans 12 heures et vu que nous avons pris un hotel proche de l'aeroport pour parer a d'eventuels risques de routes bloquees, comme ce fut le cas en debut de semaine, il n'y a rien a foutre!!! Allez je me lance...

Ce voyage m'a d'abord permis d'apprendre sur moi-meme, sur mes capacites et mes limites qui n'etaient pas toujours celles que j'imaginais. Je ressens une certaine fierte d'avoir realise ce grand periple car je ne pensais pas etre capable de partir si loin, si longtemps et de resister aussi bien au manque de confort et aux diverses galeres. Il faut dire qu'on etait deux et que ca facilite beaucoup de choses. Chapeau a ceux qui voyagent seuls, ca doit vraiment pas etre facile tous les jours. Moi, heureusement j'avais mon Pierrou dans mes bagages, qui a su etre fort pour deux quand il le fallait, qui a ete comprehensif dans des moments ou franchement il fallait me comprendre ;), qui a ete patient dans des moments ou franchement il fallait etre patient. Et puis qui etait la tout simplement. C'etait genial de pouvoir partager nos impressions, nos doutes, nos envies...

Ce voyage m'a egalement, et c'est un peu en contre-point de ce que je viens de dire, obligee a une grande humilite. Toutes les rencontres que nous avons faites nous ont montre que beaucoup de gens (en tout cas beaucoup plus qu'on ne le pense) voyagent, s'expatrient, ont des projets a l'etranger sans etre pour autant de grands aventuriers ayant eu le courage de sortir de leur cocon. Parfois notre petit tour du monde de 5 mois pouvait sembler ridicule a cote!!
Voyager ca permet de se rendre compte qu'enfermes que nous sommes dans un systeme donne, nous ne sommes pas toujours capables d'elargir nos horizons. Ceux qui vont voir ailleurs sont souvent soit marginalises soit adules. Je me suis rendue compte qu'il s'agit en fait de choix de vie, sur une duree plus ou moins longue et pour des raisons tres diverses, de personnes qui ont eu envie de vivre quelque chose de different. Je rentre en France avec une envie solide d'y faire ma vie et mes projets d'avenir n'ont pas vraiment change, mais je n'oublie pas qu'il y a d'autres possibilites et que tout est une question de choix. Finalement voyager ca fait prendre conscience que le monde ne s'arrete pas aux limites de l'hexagone, et c'est deja pas si mal.

En conclusion et pour eviter les discours qui s'eternisent (franchement on pourrait y passer des heures), je me sens un peu moins con qu'avant mais je mesure aussi l'etendue de ce qu'il me reste a decouvrir et je suis contente d'avoir vecu cette experience assez tot pour avoir le temps de la renouveler, par d'autres voyages, par des sejours a l'etranger... Et vraiment je presse tous ceux qui ont au fond d'eux une envie de partir mais qui n'osent pas pour une multitude de raisons (il y en a toujours une bonne!), de realiser leur reve et de ne pas croire que c'est complique, que c'est dangereux, que ce sera mal vu, que ...

Salut a tous!

Ben voila, nous touchons a la fin. Si tout va bien nous prenons l avion dans la nuit du 5 au 6 pour joindre Londres puis Paris et enfin la maison. Mais il est ecrit que rien ne doit etre simple pour nous! Bombay d ou nous prenons l avion subit en ce moment les ravages de la mousson. Nous avons vu les images des journaux televises indiens, c est assez impressionant. La plupart des transports locaux sont hors services, les trains ont ete annules, certaines routes fermees, et les habitants de certains quartiers sont cantonnes chez eux. Le plus chiant pour nous c est que l aeroport a ete ferme 2 jours et tous les vols ont ete annules. Nous sommes a l heure actuelle toujours a Udaipur, a 16 heures de car de notre ultime destination, ayant decide de rejoindre Bombay au dernier moment. Le probleme est que les routes du Gujarat, region intermediaire entre le Rajasthan et Bombay sont completement impraticables. Le bus parti hier a 15h n est toujours pas arrive, les passagers sont coinces jusqu a ce que le temps soit plus clement, ce qui peut prendre longtemps. Apres reflexion, et parceque nous ne pouvons pas prendre le risque d etre bloques, nous avons pris un vol pour demain (en esperant que les pistes ne seront pas detrempees a notre arrivee). Cette situation nous gache un peu notre derniere semaine, car nous sommes dans l incertitude totale vis a vis du temps. Nous n avons donc plus vraiment la tete a ce que nous voyons, inquiets de savoir si nous pourrons rejoindre Bombay, et de savoir si nous pourrons prendre notre avion. Cela serait vraiment problematique de ne pas partir dans les temps car nous avons deux correspondances avant d arriver a Marseille. Pour l instant on ne peut pas faire grand chose a part croiser les doigts et attendre. Nous avons appele la compagnie, notre vol est bien programme, nous verrons...

Revenons un peu sur notre sejour au Rajasthan. Nous craignions un peu la chaleur, en fait les temperatures ont ete assez raisonnables, la mousson arrivant. Pas plus de 40 degres au thermometre. Cet Etat regorge de cites envoutantes, avec des palais de conte de fees, des maisons colorees. La population est ici essentiellement rurale, une des plus pauvres d'Inde, subsistant tant bien que mal sur une terre ingrate, longtemps dominee par la toute puissance des princes rajput, qui tout en construisant tous ces palais merveilleux, et en vivant dans le faste grace a un revenu annuel garanti jusqu a tres recement, ont aussi contribue au retard economique de la region.

Nous avons tout d abord visite Jaipur, la capitale du Rajasthan, autrement appelee la "ville rose" (oh toulouse...) depuis qu en 1876 le maharajah Ram Singh fit peindre toute le ville dans cette couleur symbole d hospitalite, pour recevoir le prince de Galles. On croise ici plus de dromadaires que de vaches. La pollution et la poussiere ne nous ont pas empeches d apprecier les promenades dans les nombreux bazars, ainsi que nos differentes visites. Le Hawa Mahal tout d abord, ou Palais des vents, qui est un des edifices les plus celebres de Jaipur. Celui-ci etait malheureusement en travaux lors de notre passage. Il fut concu pour permettre aux femmes du harem royal d observer la rue sans se faire voir. Le batiment est une simple facade, de 5 etages identiques avec de nombreuses fenetres dans lesquelles le vent s engouffre. Autre lieu tres connu, le Palais de la cite, occupant une vaste superficie au coeur de la ville. Y alternent cours, jardins et batiments d un grand luxe, abritant des musees qui ne sont pas vraiment interessants ( musees des vetements royaux, des armes..., c est pas folichon) . Une partie du Palais ne peut pas etre visitee, toujours occupee par l actuel maharajah ( de nos jours ils n ont plus aucun pouvoir mais ont su conserver tous leurs biens), quand il n est pas a Londres. La visite que nous avons le plus appreciee est celle du Jantar Mantar, un observatoir bati en 1728 par le souverain de l epoque passionne pour l astronomie. En fait on dirait plus un musee en plein air d art contemporain ou sont exposees d etranges sculptures geantes. On comprend pas trop l utilite de ces moyens d observation du ciel, mais c est assez amusant et insolite de se promener dans ce lieu.

Nous nous sommes egalement  rendus dans le magnifique fort d Amber a quelques encablures de Jaipur. La construction de ce superbe palais fortifie de couleur ocre date de la fin du XVIe siecle. Il dominait un lac qui est aujourd hui asseche. Nous avons beaucoup apprecie cette visite, le fait de se perdre dans le dedale des chambres de concubines, sur les differentes terrasses offrant de tres beaux panoramas sur les collines environnantes.

Apres Jaipur,  direction Pushkar et son lac sacre. Selon la legende, il serait apparu a l endroit ou Brahma, le dieu createur et premiere divinite de la trilogie hindoue, aurait laisse tomber une fleur de lotus lui ayant servi d arme pour tuer un demon. Haut lieu de pelerinage pour les hindous, nous avons ete frappes par le nombres d interdits affiches un  peu partout dans les hotels et pres des ghats : il fallait faire attention a sa tenue, pas de gestes d affection pour les couples, pas d alcool, pas de viande, pas de photos pres des ghats... Ces restrictions sont d usage dans la plupart des villes sacrees.
Le guide du routard nous presentait Pushkar comme une "baba city", avec de  nombreux hippies, des soixante huitards sur le retard. Oui on en a vus quelques uns, mais pas plus qu ailleurs. Nous on a trouve cette petite ville tres agreable, reposante car privee de rickshaw. Pas grand chose a faire a part se balader dans la campagne environnante. Nous avons eu l occasion d effectuer une petite promenade a dos de dromadaire. Oui ok c etait un piege a touriste, mais bon c est pas tous les jours qu on peut le faire. Un peu flippant quand il se releve et quand il s assoie, mais c etait marrant.

Derniere destination dans le Rajasthan, Udaipur. Meme preoccupes par notre probleme de transport, nous avons beaucoup aime cette ville. Rues etroites et vivantes, nombreuses petites echoppes de tissus, maisons blanchies a la chaux construites tout en hauteur, peu de voitures et un tres beau lac avec ses deux iles abritant deux magnifiques palais, dont l'un est aujourd'hui un hotel de luxe. Ici aussi, un palais de la cite, le plus vaste du Rajasthan dont une partie sert egalement d hotel de luxe (decidement!), avec de nombreuses petites pieces. Colonnes en marbre, mosaiques de pierres et de vitraux et partout des photos vantant les merites passes et actuels des maharajahs. Ces batiments et une grande partie de la ville ont servi de decor au James Bond Octopussy. Du coup, tous les hotels de la ville le diffusent chaque soir. Franchement ca nous a bien fait rire de voir Roger Moore dans une course poursuite en rickshaw, devalant les ruelles etroites a toute allure.

Ce message est accompagne de photos, les dernieres de notre sejour (snif). Pour la grande soiree photo, faudra voir. Je sais pas si vous serez nombreux a tenir le coup des pres de 7000 cliches que Pierre a pris tout au long du sejour (et oui c'etait lui le grand photographe tant salue!). On espere de tout coeur vous voir vendredi soir meme si on promet pas la grande forme apres presque 24h de trajet et 5 mois de sac a dos. On postera quand meme un dernier message de conclusion a notre arrivee a Bombay (si tout va bien). En attendant pensez a nous et a nos dernieres galeres. A tres vite...

Voici l'interview de Krishna qui nous a recu a Varanasi (voir message precedent) et qui a eu la gentillesse de se livrer a nous et d'essayer de nous faire decouvrir sa ville, son pays et sa culture.

Je m'appelle Krishna. Je suis ne en 1971 a Varanasi dans la maison ou je vis encore aujourd'hui avec mes deux freres, leur femme et leurs enfants, ainsi qu'avec ma mere. J'etais l'aine et mon pere me donnait tout ce que je voulais, plus qu'a mes freres. Helas, je n'ai pas fait d'etudes, je suis alle a l'ecole jusqu'en seconde.
Apres la mort de mon pere, Damo, un ami canadien, est devenu mon pere adoptif. A son tour il m'a donne tout ce que je desirais. Il a contribue a mon education en me permettant d'apprendre l'anglais, d'apprendre a me servir d'un ordinateur et aujourd'hui en m'inscrivant sur couchsurfing (equivalent d'hospitality club), il me permet de connaitre d'autres cultures. Tout ce qu'il me dit de faire je le fais. Je l'ai rencontre pres du Gange en 1990. Il m'a aborde car il voulait venir chez moi et decouvrir ma famille. La communication etait difficile car je ne parlais pas anglais. J'ai tout d'abord refuse. L'annee suivante je l'ai revu alors que je prenais un bain dans le Gange et cette fois-ci j'ai accepte qu'il vienne. Mon pere a bien voulu qu'il partage la vie de notre famille. Il etait toujours aussi difficile de communiquer donc il m'a trouve un professeur d'Anglais. Puis, nous avons voyage ensemble. J'ai pris l'avion pour la premiere fois avec lui. Chaque annee, nous voyageons ensemble en Inde.

Mon mariage a ete arrange par mon pere qui a cherche une femme pour moi, de la meme caste que notre famille. Je ne l'ai rencontree qu'une fois avant le mariage. Ce jour-la, je suis alle la chercher en cheval. La ceremonie s'est deroulee dans la maison de sa famille. Il y avait beaucoup de monde. Ensuite, nous sommes alles au temple. Le jour du mariage, le sari est rouge et argent et le corps de la mariee est decore au henne. Je suis heureux avec ma femme car elle ne se plaint pas. Elle cuisine tres bien et fait tout ce que je lui dis de faire sans se plaindre.
Ma premiere fille, Piya, a ete le premier bebe de la famille. Elle a 13 ans. C'est une tres gentille fille, tres timide, comme moi. Elle est en 5e. Mon autre fille, Sigal, est aussi tres gentille. Elle a 7 ans et est au CP. Je suis content de mes deux filles. Dans la culture hindoue, c'est tres important d'avoir un fils car c'est lui qui paie pour la cremation et met le feu au bucher. Mes filles ne peuvent pas le faire, ce sera le role de mon neveu. L'un de mes freres a 3 filles, ce sera pareil pour lui. Heureusement mon second frere a 2 garcons! Je ne veux pas essayer d'avoir un garcon car je suis heureux avec mes deux filles. Quand elles se marieront, elles iront vivre dans leur belle-famille. Je serai triste mais c'est la tradition. En general, on commence a chercher un mari pour une fille quand elle a 21 ans, mais avec l'influence occidentale, ca peut etre plus tard. Elle pourra eventuellement choisir son mari mais il faut qu'il soit de la meme caste. C'est ce qui s'est passe pour mon frere.

Je ne travaille pas en ce moment. J'essaie de monter une bijouterie. Mon frere est bijoutier et nous travaillerons ensemble. J'ecoute de la musique, je lis et je passe du temps sur l'ordinateur. J'ai tout appris par moi-meme quand Damo a achete le premier ordinateur.

J'aime Varanasi car ici les gens respectent la tradition, la religion, les dieux, plus que dans d'autres villes d'Inde ou les gens passent leur temps a courir apres l'argent. Pour moi, la famille, la tradition, c'est important pour etre heureux. A cause de l'influence occidentale, tout cela se perd. C'est bien d'apprendre d'autres cultures, mais il faut determiner ce qui est bon et mauvais.

L'Inde est comme un grand jardin avec plusieurs fleurs : differentes religions, differentes richesses ... C'est bien mais ca pose parfois des problemes entre les differentes castes et les differentes religions.

Varanasi est la cite de Shiva, l’un des dieux de la trinite hindou avec Brahma et Vishnu. Il est le dieu destructeur sans lequel aucune creation ne serait possible. Son role creatif est symbolise par le lingam, representation phallique veneree. C’est l’une des villes les plus saintes de l’Inde ou les hindous viennent laver leurs peches dans le Gange ou s’y faire incinerer. On les voit se presser tout au long de la journee sur les nombreux ghats (marches conduisant vers le fleuve). La plupart servent aux bains et aux ablutions et deux sont consacres aux cremations. Deux balades nous ont permis de nous impregner des lieux, la premiere en barque au coucher du soleil, la seconde a pieds, au petit matin. Varanasi est une ville deroutante ou la ferveur religieuse se ressent partout : voir passer les cadavres sur des brancards en pleine ville, voir les buchers qui avalent des corps toute la journee (ca sent le poulet grille!), contourner les vaches sacrees presentes ici plus qu’ailleurs (attention de ne pas glisser sur les bouses fraiches, ce serait un accident frequent ici!), assister a la puja (priere) du soir sur l’un des ghats… Deroutante egalement, voire oppressante en raison de sa salete, des petites ruelles bondees du centre ville dans lesquelles on se perd.

Nous avons eu la chance d’etre accueillis dans une famille indienne. Nous tenions beaucoup a faire cette experience, et nous n avons pas ete decus. Appele la veille au soir de notre arrivee, Krishna s est fait un plaisir de nous accueillir comme des amis dans la maison familliale, partagee par une vingtaine de personnes : trois freres, leurs epouses et leurs enfants, ainsi que leur mere.

Pendant 4 jours nous avons vecu au rytme de cette famille. Nous restions la plupart du temps avec Krishna, qui est un doux (desole), avec lequel nous buvions le the, partagions les repas et les sorties. La cuisine de Punam, sa femme, etait exquise. Tous les plats etaient vegetariens, ce qui ne nous a pas empeches de nous regaler. A chaque repas, un plat et un pain different, des saveurs, des gouts et des odeurs qui nous donnent encore l’eau a la bouche. Nous avons eu une parfaite demonstration de la variete de la cuisine indienne. Krishna nous a fait decouvrir sa ville et a pris le temps de nous parler de sa culture. L’interview que nous mettrons en ligne tres prochainement est tres interessante a ce propos. Pour remercier la famille de leur accueil, nous les avons invites au cinema, ce qui nous a permis de decouvrir le dernier film de Bollywood (peu apprecie par la critique mais nous on s’est regales!). Le film etait a moitie en hindi et en anglais, mais la connaissance de la langue n’etait pas vraiment necessaire a la comprehension de l’intrigue, tellement le scenario est bateau! Une histoire d’amour bien sur. Une partie du film etait tournee a Paris. On voyait les acteurs se dehancher sur le Trocadero et sur les quais de la Seine. Jhoom Barabar Jhoom, comme tous les autres films de Bollywood, est ponctue de chansons entrainantes. Des mini-clips coupent l’intrigue. On voit les acteurs et de nombreux figurants chanter et danser. Les costumes sont ultra kitsh et les choregraphies font un peu penser aux nombreuses danses de l’ete! Il faut voir pour comprendre, c’est un peu indescriptible. En tout cas, depuis le film, on a les musiques dans la tete. On a hate d’aller en voir un autre. Il faut quand meme savoir que l’industrie cinematographique indienne est en premiere position mondiale avec 800 longs-metrages par an devant les Etats-Unis.
Sophie a egalement pu apprendre de Punam comment nouer le sari qu’elle avait achete au prealable (elle n’est d’ailleurs pas sure d’arriver a le refaire!!). Le sari est une piece de tissu de 6 metres de long. Toutes les femmes indiennes en portent, dans des teintes souvent tres « flahy », ce qui donne aux foules des couleurs extraordinaires.

Non ne vous inquietez pas, pas de soucis en vue. Nous sommes bien arrives a New-Delhi mardi soir. Nous logeons chez un expat Francais, Romain, qui vit en Inde depuis 3 ans. Si nous sommes un peu perdus, c est plutot a cause du cadre. Ici nous sommes vraiment ailleurs! Difficile de decrire tout ce qui nous entoure. Tout d abord une chaleur accablante s abat sur la capitale en ce moment. 45 degres a l ombre, parfois plus, c est vraiment eprouvant surtout qu'a cela s ajoutent pollution, poussiere, salete, foule et bruit. Malgre ces conditions difficiles, auxquelles nous nous etions un peu prepares, nous sommes tres contents de ce debut de sejour. Mais a quoi faut-il s attendre? Quand on lit le guide du routard, ils parlent de Delhi comme d une ville d espace et d ordre. Hum hum..., c est pas tout a fait ce qu aurait ete notre presentation.

Sur le site de l actuelle Delhi se sont succedees 8 cites, erigees une a une, puis abandonnees par les differents souverains, turcs, afghans, moghols ou britaniques notamment. Quand on parle de New-Delhi, on evoque la cite construite par les Britaniques, inauguree en 1931 et qui devint en 1947 la capitale de l Inde moderne. New-Delhi compte 295000 habitants. Elle est une des trois municipalités (avec Delhi et Delhi Cantonment) du National Capital Territory of Delhi (Territoire capital national de Delhi) qui compte plus de 15 millions d'habitants. En fait, pour etre plus clair, quand on parle de Delhi on evoque une metropole, New Delhi n etant qu une part de cette metropole. Ainsi alors que geographiquement il n y a pas de separation entre les differentes parties de la metropole, New-Delhi est régie par son propre gouvernement municipal, connu sous le nom de Conseil municipal de la Nouvelle Delhi.

En deux jours nous n avons pas chaume. Notre premiere journee a ete consacree a Old Delhi qui correspond a l ancienne citee fortifiee de Shahjahanabad (a vos souhaits). Cette partie de la ville regorge de petites rues encombrees, de bazars et de marches. Notre premiere visite fut la magnifique mosquee Jama Masjid, qui date du XVII e siecle. Plus grande mosquee d Inde, Jama Masjid peut accueillir plus de 25000 fideles. L edifice se compose d une vaste cour entouree de galeries. Au milieu de la cour, un bassin rafraichit les musulmans venus ici pour prier ou simplement pour se reposer. L edifice en lui meme est construit en gres rouge. Les domes sont en marbre. Nous sommes montes en haut d un des deux minarets d ou on a une vue fabuleuse sur Old Delhi et le Fort Rouge, forteresse ou nous nous sommes rendus ensuite.
Le Fort Rouge date egalement du XVII e siecle. De nombreux batiments se succedent a l interieur des murailles. Les edifices qui ont resiste au temps temoignent ici de la force et de la puissance des empereurs moghols. Nous nous sommes ensuite rendus a un marche aux epices pres de la mosquee. On n'a pas arrete d eternuer mais c etait vraiment sympa. Dans les ruelles une foule compacte se presse au milieu des lourdes charettes tirees par des hommes ou des buffles. Les marchands d epices ont leur echoppe sur les trottoirs. On y trouve notamment du curcumin, de la coriandre, de nombreux curry, du cumin, du safran, des clous de girofles, des piments seches... le tout dans d immenses sac poses a meme le sol. C est un vrai plaisir de se balader parmi toutes ces senteurs!
En recherche d un peu de fraicheur nous nous sommes ensuite diriges vers le memorial de Ghandi, situe dans un parc. C est l endroit ou il a ete incinere. De nombreux indiens viennent ici lui rendre hommage. Ca a ete pour nous l occasion de faire quelques photos et d echanger nos adresses avec une famille indienne au grand complet qui nous a sollicites, c etait assez amusant.
En rentrant en fin de journee on etait extenues. Notre soif semblait impossible a epancher. On a bu pas moins de 4 litres chacun.

Aujourd'hui au programme la visite d'un temple sikh, tres interessante. La religion sikh a ete fondee a la fin du XV e siecle et fut au depart une reaction au systeme des castes. Ils croient en un dieu unique et s opposent au culte des idoles. Ils respectent un code moral tres strict. 5 kakkar (emblemes) les distinguent, notamment le kesh, chevelure et barbe non coupees, retenue par un turban (ca a d ailleurs pose des problemes au moment de la loi sur la laicite en France), et le karra, bracelet d'acier signe de courrage.
Visite egalement du tombeau d'Humayun, empereur moghol, qui date du XV e siecle. L edifice a surement servi de modele au celebrissime Taj Mahal. Les proportions du tombeau sont gigantesques, en rapport avec l'etendue du territoire indien que les Moghols se fixaient de conquerir. Le jardin tout autour est tres agreable et offre un peu d ombre.
Nous avons egalement fait la decouverte de plusieurs grands magasins d artisanat indien. Ce n est pas que nous souhaitions faire nos emplettes dans ces endroits tres chers, mais les chauffeurs de rickshaw (equivalent du tuk-tuk) proposent aux touristes un arrangement tres clair: le transport est gratuit ou presque en echange de la visite des magasins qui leur payent une commission. Du coup on y passait 5 minutes sans rien acheter, rafraichis par la clim et prets pour de nouvelles visites.

Nous sommes en train de reflechir a la suite de notre voyage. De nombreuses personnes nous ont absolument deconseille de nous rendre au Rajasthan ou les temperatures ne descendent pas en dessous de 50. A priori l'Himalaya sera notre alternative, mais on est pas encore decides.

Nous avons enfin decide de la suite de notre sejour en Inde. Ca nous a pris un petit moment entre les agences specialisees et le guichet touristes de la gare ferroviaire de New-Delhi mais ca y est on a nos tickets. Nous partons demain, par le train de nuit, pour Varanasi, une des villes les plus sacrees pour les hindous. Nous nous rendrons ensuite a Haridwar, autre ville sainte de l'hindouisme. C est ici que le Gange quitte l'Himalaya pour couler dans les plaines. Nous ne pouvions assurement manquer la visite du Taj Mahal a Agra ou nous nous arreterons avant de revenir a Delhi. Apres on sait pas trop, il nous restera une dizaine de jours pour le Rajasthan et rejoindre Bombay.

Voila pour le programme. Aujourd'hui nous avons fait la visite du site de Qutb Minar, tour de gres rouge de 72 metres, construite au XIIIe siecle. Certains prétendent qu'elle a été construite comme une tour de la victoire pour signifier le début du pouvoir musulman sur l'Inde. Cette journee a ete marquee par la pluie, faisant deborder et innondant les chaussees de Delhi. C etait assez impressionnant. Pris dans les embouteillages a ce moment la, notre rickshaw est tombe en panne. Du coup Pierre poussait le vehicule avec le chauffeur sous le regard amuse des Indiens alors que bien sur Sophie attendait au sec (et riait beaucoup).

On a mis en ligne nos photos de Delhi. On vous donne des nouvelles bientot. Bises a tous

On a passe notre matinee a regler notre petit souci et a priori tout s'arrange. Nous sommes encore a Bangkok mais si tout va bien nous prenons l'avion demain pour New-Delhi. On est content de cette solution car au depart on nous proposait d'atterrir a Calcutta, ce qui ne nous arrangeait pas trop. Ca a ete plus facile que ne le laissait presager notre premiere discussion telephonique. Nous sommes alles dans l'agence de Bangkok d'Indian Airlines et on nous a propose le vol suivant, apres que nous ayons insiste un peu. On n'est pas totalement rassures car au depart, on nous disait que ce vol etait complet avec une longue liste d'attente... On verra demain.

En attendant la suite de l'histoire (suite et fin on espere), revenons un peu sur la fin de notre sejour en Thailande. Apres Krabi, nous avions pris un bateau pour passer quelques jours sur Ko Phi Phi, ile paradisiaque a 2h de la cote. Ce sejour a fini de nous requinquer. Il faut dire que toutes les conditions etaient reunies : soleil (malgre la saison des pluies), bungalow au bord de la piscine, restaurants de poissons et fruits de mer. Nous avons passe nos journees a lezarder. Une excursion dans les environs quand meme qui nous a permis de decouvrir de nouvelles plages dont Maya Bay ou a ete tourne le film La plage. Le site est helas denature par les hordes de touristes qui s'y pressent chaque jour, amenes par bateau. On etait tellement bien qu'on a un peu grignote sur le temps prevu pour Bangkok... L'ile avait ete fortement touchee par le tsunami de decembre 2004. On a vu des photos. C'est assez effrayant : cadavres au milieu des decombres, presque tout etait detruit. Lors de notre passage il restait encore quelques chantiers mais tout a ete fait pour que le tourisme, poumon economique de la region, reparte vite.

Concernant Bangkok, nous y avions passe une premiere journee a notre arrivee en Thailande. Les trois jours precedents nous ont permis de completer notre visite. On nous avait presente la ville comme tres polluee et tres desagreable. La pollution est certes tres presente mais ca reste inferieur aux villes chinoises. Ici on peut voir le ciel! Et hormis la chaleur etouffante, notre sejour a ete plutot agreable.
Bangkok dont le nom signifie " le village (ban) planté d’oliviers d’eau (kok) ", est plus généralement désigné par ses habitants sous le nom de KRUNG THEP ou " Cité des Anges ". La population de la ville est estimée à 6,5 millions d’habitants et celle de l’agglomération à 8 millions. Bangkok se caractérise par ses contrastes. Gratte-ciels futuristes et immeubles luxueux voisinent avec des maisons populaires traditionnelles en bois. L'essentiel des sites touristiques se concentre pres du fleuve dans le Vieux-Bangkok. Des quatre cents temples que compte la ville (wat), les plus intéressants sont le Wat Phra Keo (18ème siècle) situé dans l’enceinte du Grand Palais et qui abrite la très vénérée statuette du Bouddha d’Emeraude, le tout voisin Wat Pho (16ème siècle) où se trouve l’immense statue dorée du Bouddha couché atteignant le nirvana (45 mètres de long et 15 mètres de haut), et la montagne d'or qui offre une jolie vue de Bangkok. Citons egalement le Wat Arun, ou Temple de l’Aube, le Wat Benjamabopit ou Temple de marbre que nous n avons pas eu le temps de visiter. Nous nous sommes egalement rendus au Palais de tek Vimanmek (le plus grand edifice en tek au monde, au fait le tek c est une sorte de bois), non loin de la salle du trone. Cet edifice comme le Grand Palais ne sont plus utilises que pour certaines ceremonies. Un petit mot egalement sur Khao San road principale artere touristique. Nous n'avons pas beaucoup aime cet endroit, ilot occidental ou se concentrent la plupart des hotels et restaurants bon marche ainsi que des bars, des magasins, des agences de voyage...

A Bangkok, l’eau est omniprésente. Le fleuve Chao Phraya et les canaux (klongs) sont des voies de circulation particulièrement utilisées par les habitants de la ville. Ce moyen de transport est bien pratique a l heure des bouchons. Il est plus economique et evite de negocier avec les conducteurs de tuk-tuk malveillants. Une pratique courante de ces chauffeurs consiste a faire croire qu un temple ou un musee est ferme, pour vous emmener dans des fabriques ou magasins qui leur reversent des commissions. Le notre nous a meme fait croire qu il y avait eu une bombe (ce qui arrive vraiment de temps en temps) pour nous convaincre de ne pas nous rendre au Palais Royal.

On avait teste les massages chinois a Yangshuo, ca avait ete assez douloureux. Les massages thailandais sont bien plus sympas. Quand on parle de massage Thai en France, cela prend tout de suite des connotations pejoratives. Les habitants de Bangkok voient dans le massage une therapie preventive et frequentent assidument les salons. Il existe de veritables formations parfois de plusieures annees sanctionnees par des diplomes. En Asie beaucoup de salon de massage sont des facades de bordels, mais c est aussi quelque chose de serieux, ayant attrait a la medecine et a une bonne connaissance de l anatomie, faisant partie de la vie quotidienne et de la culture de ces pays. La médecine traditionnelle thaïlandaise reconnaît la maladie comme étant une perturbation de la libre circulation des flux d'énergie au sein des "Sen", ou lignes d'énergie. C'est par des pressions exercées avec les pouces, les coudes et les pieds d'une part, par des postures d'étirements et des mobilisations articulaires d'autre part, que le massage thaï permet de rétablir l'équilibre et la dynamique énergétique du corps. C est vraiment tres relaxant!

On vous laisse regarder la trentaine de photos de la fin de notre sejour en Thailande ainsi que quelques photos de Sihanoukville rajoutees dans l'album du Cambodge. On espere vous ecrire un petit message d'Inde demain.

Apres notre grosse semaine passee sous les cocotiers et sur les plages de sable blanc, nous voila de retour dans la capitale thailandaise, que nous devrions normalement quitter demain matin (lundi) pour rejoindre New-Delhi. Pourquoi normalement? Eh bien en fait il y a de grandes chances que nous ne partions pas de ci-tot. Explications. Pour tous nos vols, il est conseille de confirmer nos billets 72 heures avant. Nous l avions fait pour notre premier vol au Bresil. On nous avait alors dit que cette demarche n etait pas obligatoire et qu elle avait surtout pour but de donner aux clients les derniers renseignements sur leur vol. Or pour Indian Airways, cette demarche est obligatoire sans quoi les billets sont revendus. Ce qui est notre cas, nous n avons plus nos billets pour demain n ayant pris connaissance de la necessite de la confirmation qu'hier soir soit 48 heures avant. Comme nous sommes dimanche nous n avons reussi a joindre que l aeroport, celui-ci nous confirmant que nous sommes dans la merde, car en plus il n y a plus de place pour l Inde avant 1 mois. Ne serait-ce que pour des raisons pratiques nous devons absolument rejoindre Bombay, ville de laquelle nous partons le 5/07 pour Londres. Nous essayons de garder la tete froide. Demain matin nous appellerons la compagnie en essayant de plaider au mieux notre cause, et que l on nous propose pas (comme la sympathique dame de l aeroport) de nous mettre en 42e position sur la liste d attente du vol et de nous rendre tous les matins au hall d embarquement pour voir s il y a des desistements. Vous vous en doutez nous sommes un peu desabuses, pris entre le sentiment de culpabilite de cette negligence et la colere de n avoir pas ete mieux avertis. Pour faire face a toutes ces emotions et ce stress il faut bien prendre soin de soi. Nous allons donc nous faire masser, et essayer de trouver un resto sympa. On vous tiens au courant de la suite des evenements demain ou apres demain. Merci pour tous vos derniers commentaires, on en a bien besoin en ce moment. Bise a tous.

Sophie : Un grand merci a tous ceux qui ont pense a moi pour ma fete et mon anniversaire. Je vais quand meme eclaircir pour vous le grand mystere de la date qui a perturbe certains. Je suis nee le 3 juin et non le 2!! Le message poste par Nicolas 04 le 2 au soir etait prevu pour arriver au premieres heures du 3 juin en Thailande, decalage horaire oblige. Au programme de cette journee, soleil, piscine et restaurant de poisson en bord de mer. Plutot sympa quoi. Je pense que je m'en souviendrai...

Cela peut paraitre bizarre de parler de vacances quand on est en voyage depuis 4 mois, mais c'est ce qui reseume le mieux la situation. En effet,  nous commencions a etre vraiment fatigues des nombreuses heures passees dans des cars ou minibus au confort inegal, de faire notre sac tous les trois jours, de la chaleur suffocante des grandes villes. On a donc decide de profiter des merveilleuses plages et de la nature si genereuse de la Thailande. Pour vous situer un petit peu, nous sommes actuellement dans la province de Krabi, a Ao Nang, a quelques kilometres des iles de Phuket et de Ko Lanta. C'est actuellement la saison des pluies. Le climat est donc chaud et humide mais nous avons eu de tres belles journees quand meme. On profite des prix au rabais des hotels et restaurants et du petit nombre de touristes. Les photos et videos vous donneront une idee de ce que nous voyons ici!! On croyait que les images de plages de sable blanc avec cocotier et eau transparente etaient retouchees a l'ordinateur, que ca ne pouvait pas exister en vrai. Et bien si!! Bref pour nous tout va bien. On se repose et on reprend des forces pour affronter l'Inde vers laquelle nous nous envolons dans une dizaine de jours, apres quelques jours a Bangkok.

Nous ne savons pas encore si nous pourrons etre heberges par des membres d'hospitality club. C'est vrai que depuis la Chine, nous avons du mettre de cote cette formidable possibilite de rencontre et d'echange. Il y a tres peu d'inscrits en Asie du Sud-Est et la quasi-totalite des inscrits sont des expatries. De plus, les filles asiatiques refusent souvent d'accueillir des hommes meme en couple. Ca ne se fait pas. On se loge donc dans des petits hotels. On espere qu'en Inde on pourra renouer avec ce mode d'hebergement.

Meme si nous sommes en vacances, nous ne voulons pas parler uniquement des belles plages. Pour les Occidentaux, la Thailande est souvent synonyme de paysages paradisiaques. Dans un autre registre, on l'associe egalement au tourisme sexuel. C'est egalement, et on en parle moins, un pays qui connait actuellement des troubles politiques.
On recense depuis les annees 30 pas moins de 17 coups d'Etat. Le dernier en date, vous vous en souvenez peut-etre, remonte a Septembre 2006. L'armee de terre, sous le commandement du général Sonthi Boonyaratglin, limoge par le premier ministre Thaksin Shinawatra, avait alors pris le controle de Bangkok, avec le consentement du roi Bhumibol Adulyadej, pour «maintenir la loi et l'ordre». La junte militaire avait organise ce coup d'Etat contre le premier ministre Thaksin, qui est aussi l'homme le plus riche du pays, souhaitant par cette preuve de force mettre fin au clientelisme et a la corruption du pouvoir. Elu en 2001 et réélu triomphalement en 2005, M. Thaksin, homme d'affaires converti à la politique, avait été confronté début 2006 à d'importantes manifestations à Bangkok après un scandale financier. Il avait alors dissous le Parlement et convoqué des élections. Son parti, le Thai rak Thai avait facilement remporte le scrutin, boycotte par bon nombre de partis et annule un mois plus tard apres des plaintes pour irregularites. Les militaires ont soumis ce parti, ainsi que le parti democrate, a un tribunal qui devait decider de leur dissolution. Le jugement a ete rendu le 31 mai dernier. Le parti Thai Rak Thai a ete dissous et Thaksin est interdit de vie politique pendant 5 ans. Nous essayons de nous renseigner mais nous comprenons mal les consequences et incidences futures de cette decision qui reflete en tout cas une certaine fragilite de la democratie thailandaise. Un article concernant la decision du tribunal : http://www.rfi.fr/actufr/afp/001/une/070530214149.8fhohjon.asp

Dans le domaine politique egalement, il est interessant de parler de la figure du roi. La monarchie est entouree ici d'un immense respect. Il y a un tabou et meme une censure a propos de la famille royale et de la monarchie. Sulak Sivaraksa, un intellectuel thailandais, a ete arrete au debut des annees 1980 pour crime de lese-majeste apres avoir designe Sa Majeste du nom de skipper en rapport au gout prononce du roi pour la voile. Il est permis de critiquer ouvertement le gouvernement et meme la culture. On considere cependant comme une insulte grave a la nation et a la monarchie de ne pas se lever pendant qu'on joue l'hymne national ou royal, joue notamment avant les films au cinema et diffuse quotidiennement a la radio et a la television. La Thailande est officiellement une monarchie constitutionnelle. La Constitution stipule que le roi doit etre "intronise dans une position d'adoration". Les Thailandais dans leur immense majorite considere leur roi comme un demi-dieu. Dans la rue, dans les restaurants, les hotels, dans certains temples, on trouve sa photo, au pied de laquelle se trouvent des offrandes, l'ensemble faisant penser aux nombreux autels bouddhiques que l'on retrouve un peu partout.

Etant donnee la region ou nous nous trouvons, il est difficile de ne pas evoquer le tsunami qui a eu lieu le 26 decembre 2004. Un séisme d'une magnitude de 9, qui serait le plus violent des 40 dernières années, a touché l'Asie du Sud-Est. Le nombre de décès est estimé à 295 000, 80 p. cent d'entre eux étaient situés en Indonésie. Six provinces du Sud de la Thaïlande ont aussi été frappées. Le nombre de décès confirmés pour la Thaïlande est évalué à plus de 5 300 et 3 000 autres personnes sont portées disparues. A Ao nang ou nous nous trouvons, il n'y a presque pas eu de degats. L'ile de Ko Phi Phi ou nous nous rendons demain a ete bien plus touchee. Le tsunami n'a laisse debouts que trois hotels et a fait de nombreuses victimes. Nous verrons a quoi ressemble l'ile aujourd'hui et ou en est la reconstruction. Pour avoir une petite idee de ce a quoi ressemblait l'ile avant la catastrophe, regardez le film La Plage, tourne a cet endroit.

On rajoute les photos de la suite des vacances a notre retour a Bangkok. En attendant vous avez deja de la matiere.