VARANASI - AGRA

Ouf! Enfin un peu de temps pour s'occuper du blog et vous faire part de la suite de nos aventures. Tout va toujours bien pour nous meme si nous constatons un peu plus chaque jour a quel point l'Inde est un pays difficile ou le voyage ne peut pas se derouler comme ailleurs. Ca fait un peu bateau de dire ca et avant d'arriver nous ne donnions pas beaucoup de sens a ce genre de discours, mais une fois sur place, on en prend toute la mesure! On est constamment ballotes entre des sentiments tres differents et souvent extremes, ce qui est assez eprouvant. Entreprendre quelque chose peut parfois se reveler tres complique surtout qu'ici, une merveille correspond a une emmerde, c'est dire s'il y a des emmerdes! La derniere en date a perturbe notre programme et nous a contraint a changer nos plans. Pour faire vite, nous avions achete a Delhi tous nos billets de train pour notre tour entre Varanasi et Haridwar, mais suite a une confusion dans les dates, le guichetier etant un peu pressant, nos billets a partir d'Agra etaient tous en avance d'un jour, du coup, on a loupe tous les trains!!! On a vraiment tout essaye pour changer les billets ou se les faire rembourser, courant du guichet au bureau du directeur de la gare, essayant de susciter un peu de compassion ou montant le ton. Rien a faire. Notre cas n'interessait personne. Nous avons donc du passer une nuit a Agra, prendre un bus le lendemain pour Delhi et annuler notre sejour a Haridwar a cause du temps perdu! On espere que vous avez suivi. Ca ne nous a pas empeches d'aller de l'avant et nous sommes arrives ce matin a Jaipur, capitale du Rajasthan.

Varanasi est la cite de Shiva, l’un des dieux de la trinite hindou avec Brahma et Vishnu. Il est le dieu destructeur sans lequel aucune creation ne serait possible. Son role creatif est symbolise par le lingam, representation phallique veneree. C’est l’une des villes les plus saintes de l’Inde ou les hindous viennent laver leurs peches dans le Gange ou s’y faire incinerer. On les voit se presser tout au long de la journee sur les nombreux ghats (marches conduisant vers le fleuve). La plupart servent aux bains et aux ablutions et deux sont consacres aux cremations. Deux balades nous ont permis de nous impregner des lieux, la premiere en barque au coucher du soleil, la seconde a pieds, au petit matin. Varanasi est une ville deroutante ou la ferveur religieuse se ressent partout : voir passer les cadavres sur des brancards en pleine ville, voir les buchers qui avalent des corps toute la journee (ca sent le poulet grille!), contourner les vaches sacrees presentes ici plus qu’ailleurs (attention de ne pas glisser sur les bouses fraiches, ce serait un accident frequent ici!), assister a la puja (priere) du soir sur l’un des ghats… Deroutante egalement, voire oppressante en raison de sa salete, des petites ruelles bondees du centre ville dans lesquelles on se perd.

Nous avons eu la chance d’etre accueillis dans une famille indienne. Nous tenions beaucoup a faire cette experience, et nous n avons pas ete decus. Appele la veille au soir de notre arrivee, Krishna s est fait un plaisir de nous accueillir comme des amis dans la maison familliale, partagee par une vingtaine de personnes : trois freres, leurs epouses et leurs enfants, ainsi que leur mere.

Pendant 4 jours nous avons vecu au rytme de cette famille. Nous restions la plupart du temps avec Krishna, qui est un doux (desole), avec lequel nous buvions le the, partagions les repas et les sorties. La cuisine de Punam, sa femme, etait exquise. Tous les plats etaient vegetariens, ce qui ne nous a pas empeches de nous regaler. A chaque repas, un plat et un pain different, des saveurs, des gouts et des odeurs qui nous donnent encore l’eau a la bouche. Nous avons eu une parfaite demonstration de la variete de la cuisine indienne. Krishna nous a fait decouvrir sa ville et a pris le temps de nous parler de sa culture. L’interview que nous mettrons en ligne tres prochainement est tres interessante a ce propos. Pour remercier la famille de leur accueil, nous les avons invites au cinema, ce qui nous a permis de decouvrir le dernier film de Bollywood (peu apprecie par la critique mais nous on s’est regales!). Le film etait a moitie en hindi et en anglais, mais la connaissance de la langue n’etait pas vraiment necessaire a la comprehension de l’intrigue, tellement le scenario est bateau! Une histoire d’amour bien sur. Une partie du film etait tournee a Paris. On voyait les acteurs se dehancher sur le Trocadero et sur les quais de la Seine. Jhoom Barabar Jhoom, comme tous les autres films de Bollywood, est ponctue de chansons entrainantes. Des mini-clips coupent l’intrigue. On voit les acteurs et de nombreux figurants chanter et danser. Les costumes sont ultra kitsh et les choregraphies font un peu penser aux nombreuses danses de l’ete! Il faut voir pour comprendre, c’est un peu indescriptible. En tout cas, depuis le film, on a les musiques dans la tete. On a hate d’aller en voir un autre. Il faut quand meme savoir que l’industrie cinematographique indienne est en premiere position mondiale avec 800 longs-metrages par an devant les Etats-Unis.
Sophie a egalement pu apprendre de Punam comment nouer le sari qu’elle avait achete au prealable (elle n’est d’ailleurs pas sure d’arriver a le refaire!!). Le sari est une piece de tissu de 6 metres de long. Toutes les femmes indiennes en portent, dans des teintes souvent tres « flahy », ce qui donne aux foules des couleurs extraordinaires.

Apres ce sejour a Varanasi, nous avons passe une journee a Agra pour voir le celebre Taj Mahal, bien sur. La ville connut son apogee entre le milieu du XVIe siecle et le milieu du XVIIe siecle, sous les regnes des empereurs moghols Akbar, Jahangir et Shah Jahan. Le fort, le Taj Mahal et les principaux mausolees datent de cette periode. En 1638, Shah Jahan batit une nouvelle cite a Delhi et son fils Aurangzeb y transfera sa capitale 10 ans plus tard.

Le Taj Mahal fut construit par le meme empereur Shah Jahan pour recevoir le corps de sa deuxieme epouse Mumtaz Mahal, morte en mettant au monde son 14^e enfant en 1631. Son trepas brisa le cœur de l’empereur dont les cheveux seraient devenus gris en une nuit! Autre legende, comme aucun architecte ne parvenait a proposer un mausolee a la hauteur de sa douleur, Shah Jahan fit enlever et assassiner la fiancee d’un architecte perse renomme, qui put imaginer cette douleur et concevoir le Taj Mahal. Sa construction a commence en 1631 et s’est achevee en 1653. 20 000 ouvriers y participerent, dont certains venus d’Europe. A l’ouest de ce fabuleux monument de marbre blanc, une mosquee de gres rouge, important lieu de culte des musulmans d’Agra. En face, sa replique.

Difficile de decrire la visite d’un tel monument sans tomber dans les superlatifs usuels. Nous ne tenterons pas de rivaliser avec les plus grands ecrivains : « incarnation de la purete » pour Rudyard Kipling, « une larme sur le visage de l’eternite » pour le poete indien Rabindranath Tagore …

Il y aurait tant a dire encore sur ce que nous voyons, vivons, ressentons. Le temps nous manque encore une fois mais nous serons bientôt de retour pour discuter de tout cela. A tres vite pour la suite de nos aventures. Bises.

Comments

[Mumm]

j' attendais vos commentaires sur l' Inde avec une grande impatience, il semble que ce pays exacerbe tous les sens et les met même parfois à l' épreuve... je vais aller travailler ce matin avec des couleurs plein la tête, des senteurs d' épices et des musiques Bollywoodiennes !!!
j' espère que vous aurez noté au passage quelques recettes de cuisine dont vous saurez nous régaler car vous m' avez mis l' eau à la bouche!
La carte de Varanasi est déjà arrivée... ça a été de l' express!!
merci pour ces belles photos... vous aviez de la lumière dans les yeux.
je pense tout plein à vous en sachant que c' est maintenant à très bientôt de vous revoir.

Des baisers très forts à vous deux
votre Mumm Michelle